Sommet pour la paix à Gaza: Plus de vingt dirigeants du monde présents
Dans la nuit d'hier dimanche, l'Egypte a confirmé la tenue, ce lundi à Charm el-Cheikh, d’un sommet international pour la paix à Gaza.
Il interviendra à la suite de la libération annoncée des derniers otages israéliens du 7 octobre, attendue d’ici lundi matin, ainsi que celle de centaines de prisonniers palestiniens.
Israël doit, en effet, relaxer 250 «détenus pour raisons de sécurité», parmi lesquels figurent plusieurs personnes condamnées pour des attentats meurtriers, ainsi que 1 700 Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza, depuis le déclenchement du conflit en octobre 2023.
Une présidence conjointe américano-égyptienne
Le sommet sera coprésidé par le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi et son homologue américain, Donald Trump. Ce dernier entend mettre en avant son rôle dans la médiation du cessez-le-feu et dans l’élaboration d’un plan de paix en vingt points, présenté la semaine dernière.
Charm el-Cheikh avait déjà accueilli, il y a quelques jours, des représentants du mouvement palestinien Hamas, d’Israël et des pays médiateurs, pour finaliser les conditions de la trêve actuellement en vigueur.
Une large participation internationale
Selon la présidence égyptienne, plus de vingt chefs d’État et de gouvernement sont attendus. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a confirmé sa présence.
Le président français, Emmanuel Macron, se rendra, également, à Charm el-Cheikh pour exprimer le soutien de la France à la mise en œuvre de l’accord élaboré sous l’égide des États-Unis. Cette visite intervient, alors qu’un Conseil des ministres devait initialement se tenir à Paris ce lundi, consacré au projet de budget 2026.
Le sommet réunira aussi le Premier ministre britannique, Keir Starmer, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, ainsi que le président du Conseil européen, Antonio Costa, représentant l’Union européenne. Le roi Abdallah II de Jordanie a, également, confirmé sa participation, selon une source officielle citée par la télévision jordanienne.
Absence du Hamas
Le mouvement Hamas a annoncé qu’il ne participera pas à la cérémonie officielle de signature de l’accord. «Nous agissons par l’intermédiaire des médiateurs qataris et égyptiens», a précisé Hossam Badran, membre du bureau politique du mouvement, dans un entretien à l’AFP.
Une délégation qatarie est toutefois présente en Égypte. Doha a confirmé, hier dimanche, le décès de trois de ses diplomates et les blessures de deux autres, dans un accident de la route près de Charm el-Cheikh, alors qu’ils participaient aux préparatifs du sommet. L’ambassade du Qatar au Caire a exprimé «sa profonde tristesse», après ce drame, attribué par les autorités égyptiennes à une perte de contrôle du véhicule.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a confirmé, tôt ce lundi matin, sa participation à la rencontre, avant de faire marche-arrière, pour "être présent à une fête juive", selon un comluniqué officiel.
Les objectifs du sommet
Selon un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères, le sommet vise à consolider le cessez-le-feu en cours, à renforcer les efforts pour instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient, et à ouvrir la voie à un règlement politique durable entre Israéliens et Palestiniens.
Cependant, les négociations s’annoncent complexes. Hossam Badran a reconnu que la deuxième phase du plan américain comporte «de nombreuses difficultés», notamment la question du désarmement du Hamas et la nécessité d’un dialogue national palestinien, avant toute mise en œuvre.
Le responsable a insisté sur la dimension nationale de la résistance : «Les armes ne sont pas uniquement celles du Hamas, mais celles du peuple palestinien, un peuple qui vit sous occupation. Elles font partie de son histoire et de son droit à la défense».
Perspectives politiques
Interrogé sur un éventuel départ du Hamas de Gaza, Hossam Badran a rejeté cette hypothèse : «Les dirigeants du Hamas vivent sur leur terre, auprès de leur famille et de leur peuple. Parler de leur expulsion est dénué de sens».
Quant à la perspective d’un État palestinien souverain, il a rappelé qu’il s’agit d’un objectif incontournable pour la stabilité régionale. «Si le peuple palestinien n’obtient pas ce droit, la région ne connaîtra pas la paix. La lutte continuera sous toutes ses formes jusqu’à la création de notre État».
Face à ces profondes divergences entre les positions palestiniennes, israéliennes et américaines, les discussions s’annoncent longues et délicates. Le sommet de Charm el-Cheikh, bien que porteur d’espoir, pourrait, également, révéler les limites du processus de paix en cours.